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La Bastide

Création de la « Bastida de Villabermier » en 1263

 
Alphonse de Poitiers, qui régna sur le Comté de Toulouse de 1249 à 1271, était le frère du Roi Louis IX (dit Saint Louis) et le gendre du comte Raymond VII de Toulouse pour avoir épousé sa fille Jeanne. Ce personnage est connu comme le fondateur de nombreuses ‘bastides royales’, parmi lesquelles celle de Villebrumier, créée en 1263 (d’autres sources indiquent 1255) sous le nom de « Bastida de Villabermier ». 

Quelques aspects d’une bastide


Une ‘bastide’ est aussi bien un regroupement d’habitats dispersés qu’une attribution d’un statut à un village déjà en plein essor.
Au XIIIème siècle, le mot ‘bastida’ pouvait désigner, dans un acte officiel, une agglomération nouvellement implantée en terrain vierge. Il était synonyme de ‘centre de peuplement’ qui faisait suite dans le processus de l’évolution urbaine aux ‘castras’, aux ‘sauvetés’ (en occitan :’salvetat’) et aux ‘castelnaus’ (c’est à dire ‘villages neufs’) des siècles précédents. Entre la fin de la guerre des albigeois en 1229 et le début de la guerre de Cent ans en 1350, avec une apogée dans les années 1280/90, plusieurs centaines de villages de ce type verront le jour dans le Sud-Ouest, de l’Océan au Rouergue, de l’Auvergne aux Pyrénées.
Le statut d’une bastide répond à deux critères essentiels : l’un architectural, l’autre  administratif.

L’organisation de l’espace

Le plan architectural présentait un urbanisme régulier et géométrique. Schématiquement, plusieurs types de parcelles étaient répartis en zones concentriques à l’intérieur d’une enceinte (intra muros).
D’abord, au centre, le périmètre réservé aux habitations, présentait des lots de 100 à 300 mètres-carrés desservis par des rues droites formant un quadrillage qui ménageait au milieu du village une place bordée d’arcades (appelées aussi couverts ou cornières) et parfois munie d’une halle.
Ensuite, tout autour, se répartissaient les jardins (juxta-muros) d’une étendue d’un quart d’arpent chacun, soit entre 500 et 800 mètres-carrés ; ils servaient de potagers et de poulaillers.
En troisième lieu, on trouvait les terres arables où chaque champ mesurait un arpent, soit environ un quart d’hectare ; elles étaient destinées aux cultures et aux vignes qui étaient abondantes.
Enfin, une dernière catégorie de terrains était la propriété indivise de la communauté. Appelés ‘padouencs’ ou ‘communaux’ (terme à rapprocher du ‘Communal’ où se trouvent deux places de la localité) ces espaces étaient réservés au pacage. L’existence de ces lieux, comme celle de nombreux bois appartenant à la commune, était vitale pour les habitants les plus défavorisés. 

Que reste-t-il de la bastide ?

La destruction complète du bourg en 1622, lors des guerres de religions, et la reconstruction qui a suivi, ont modifié assurément l’aspect architectural initial de l’agglomération et peut-être son ‘centre de gravité’. Pour autant, à y regarder de près, le bourg ancien présente de nombreux aspects d’une bastide, même si l’on peut regretter l’absence d’une place centrale avec ses arcades, mais elles apparaissent rarement au nord de Toulouse. La place actuelle de la Mairie était « une grande promenade » selon un texte de 1793 et le premier plan cadastral de 1810. Les maisons traditionnelles, qui datent pour les plus anciennes de la deuxième partie du XVIème et du XVIIème siècles, sont construites, à l’aide de la chaux, soit en briques de terre crue, soit en briques foraines cuites auxquelles s’ajoute parfois un agglomérat de sable et galets. Certaines présentent encore des dallages en briques foraines et de magnifiques cheminées dénommées « cantous » en occitan.

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